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Le festival du film de Cannes

Peut-être l'évènement cinématographique le plus glamour au monde.
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L'idée de créer un festival international du cinéma surgit après l'imposture du festival de la Mostra de Venise qui récompense deux films : « Les dieux du stade » de Leni Riefenstahl, film soutenu par Hitler et un autre film supervisé par le fils de Mussolini. Philippe Erlanger est alors directeur de l'association française d'action artistique. Après une rencontre à Venise avec Joseph Goebbels, Emile Vuillermoz et René Jeanne, ils soumettent au ministre de l'instruction publique et des beaux-arts le lancement du projet. Plusieurs villes sont candidates pour accueillir ce festival : Biarritz, Vichy, Nice, Alger et Cannes. La ville de Cannes est retenue pour son climat, son agrément et sa capacité hôtelière. Philippe Erlanger devient alors le premier délégué général du festival jusqu'en 1951. Il fera également partie du jury en 1953 et 1954.

1939-1959

1939 : une tentative de naissance avortée
L'inventeur du cinéma, Louis Lumière, inaugure à Cannes le 1er septembre 1939 le premier festival international du film de Cannes dont il assure la présidence. L'affiche de ce premier festival est réalisée par Jean Gabriel Domergue. Malheureusement, la deuxième guerre mondiale éclate deux jours plus tard quand l'Allemagne attaque la Pologne. Le festival international du film de Cannes disparaît. La véritable naissance du festival se fera en 1946.

1946 : première édition du festival du film de Cannes
Pour cette première édition, l'objectif est d'encourager et de développer l'art cinématographique sous toutes ses formes et de créer entre les pays producteurs de film un esprit de collaboration. Onze pays participeront à cette première. Onze grands prix sont ainsi remis puisque chacun des pays présente son meilleur film. La volonté des organisateurs est la « rencontre internationale » et non la compétition. C'est Jean Delannoy pour « La symphonie pastorale » qui est récompensé pour la France. Les prix attribués sont des oeuvres originales d'artistes contemporains tels qu'Othon Frierz, Jean Lurcat, Albert Marquet, Chapelain-midy, Humblot, Cavaillès ou Klein.

1947 : deuxième édition du festival
Pour cette deuxième édition, les prix sont décernés par genre et trois grands prix sont remis. Premièrement, le grand prix pour la meilleure comédie musicale (« Ziegfeld follies » de Norman Taurog, USA), suivi du grand prix pour le meilleur film d'aventure et policier (« Les maudits » de René Clément, France) et le grand prix pour le meilleur film documentaire (« Powodz » de Jerry Bossak et Waclaw Kazmier, Pologne).

1948 : la troisième édition du festival ne peut avoir lieu
Le festival n'a pas lieu, officiellement faute de financement. Certaines sources font état d'un « contrat » d'alternance (un an sur deux) entre la Mostra de Venise et le festival de Cannes.

1949 : inauguration du Palais des festivals
Les plus grandes stars du moment sont présentes : Errol Flynn, Orson Wells, Ph Cassassus, Tyrone Power... Le Grand prix est remis à Carol Reed pour « The third man », USA.

1950 : le festival n'a pas lieu pour les mêmes raisons qu'en 1948.

1951 : le festival qui a lieu en septembre change de saison
Jusqu'en 1950, le festival se déroulait toujours en septembre. Les organisateurs décident d'avancer la date au mois d'avril afin de ne plus être en concurrence avec la Mostra de Venise. Le Grand prix est remis à « Miracolo a Milano » de Vittorio de Sich, ex aequo avec «Fröken Julie» d'Alf Sjöberg.

1952 : Marlon Brando est la star de cette édition
Le prix d'interprétation masculine va à Marlon Brando pour « Viva Zapata ». Le grand prix pour « Othello » d'Orson Welles, ex aequo avec « Deux sous d'espoir » de Renato Castellani.

1953 : le phénomène Bardot
Le Grand prix de cette édition est remis à Henri-Georges Clouzot pour « Le salaire de la peur » avec Yves Montant et Charles Vanel. Cette année là, la simple présence de la toute jeune jeune starlette Brigitte Bardot se promenant sur la croisette provoque des émeutes. Kirk Douglas lui propose de le suivre aux Etats-Unis tellement il est touché par son charisme qui bouleverse également passants et photographes. Alors que le traditionnel smoking est de rigueur pour pénétrer l'enceinte du Palais des festivals et assister aux différentes projections, Pablo Picasso attire tout particulièrement l'attention en portant une veste en peau de mouton.

1954 : Simone Sylva enlève le haut
Grand prix remis au film « La porte de l'enfer » (Jigoku-Mon) de Teinosuke Kinugasa, Japon. L'un des faits marquants de cette édition est la pose de Simone Sylva et Robert Mitchoum devant les photographes. L'effervescence, la chaleur, les encouragements de la foule poussent l'actrice à enlever son soutien gorge. Robert Mitchoum posera ses mains dessus pour feindre de les dissimuler. La photo fait le tour du monde et provoque un scandale interne au festival. L'actrice ne s'en remettra jamais, elle se suicide en 1957.

1955 : le Grand prix remplacé par la Palme d'Or
La Palme d'Or remplace le Grand prix et les oeuvres d'art attribuées aux vainqueurs. Cette palme est empruntée au blason de la ville de Cannes provenant du moine Saint Honorat qui s'est réfugié dans un palmier lors du raz de marée de l'île et qui portera plus tard son nom. Ainsi, la Palme d'Or est attribuée au meilleur film. Quand au Grand prix il récompense le film plus original. Le prix d'interprétation féminine est remis à la meilleure actrice et le prix d'interprétation masculine au meilleur acteur. Le prix de la mise en scène est remis au meilleur réalisateur et le meilleur scénariste reçoit le prix du scénario. Cette année là, la Palme d'Or est attribuée à « Marty » de Delbert Mann, USA, Burt Lancaster étant le coproducteur de ce film. Grâce Kelly, invitée d'honneur du festival, fait la connaissance du Prince Rainier de Monaco lors de la projection de « La main au collet » d'Alfred Hitchcock.

1956 : « Nuit et brouillard » crée la polémique
Un documentaire d'Alain Resnais sur la déportation des juifs vers les camps de concentration « Nuit et brouillard » est supprimé de la sélection suite à des rapports diplomatiques tendus entre le ministère des affaires étrangères et la délégation allemande. La Palme d'Or est attribuée au « Monde du silence » de Louis Malle et Jacques-Yves Cousteaux.

1957 : Marcel Pagnol, André Maurois et Jean Cocteau dans le jury
La Palme d'Or est attribuée à « Friendly persuasion » de William Wyler, USA. L'écrivain Marcel Pagnol était membre du jury présidé par André Maurois et Jean Cocteau comme président d'honneur.

1958 : « Mon oncle » de Jacques Tati
La Palme d'Or du festival est attribuée au film « Quand passent les cigognes » (Letjat zuravli) de Mikhaïl Kalatozov. Le prix de la mise en scène pour « Au seuil de la vie » (Nara livet) d'Ingmar Bergman. Le prix spécial du jury pour « Mon oncle» de Jacques Tati. Prix d'interprétation masculine à Paul Newman pour « Les feux de l'été » (The long hot summer).

1959 : naissance officielle du marché du film
Le marché du film était présent jusqu'à présent seulement de manière officieuse. L'aspect commercial du festival international du film de Cannes permet des négociations et des transactions de l'industrie du cinéma qui font de cette manifestation la plus importante au monde. D'autre part, François Truffaut fait l'événement à Cannes avec les « 400 coups » avec le prix de la mise en scène. La Palme d'Or est décernée à Marcel Camus pour « Orfeu negro » et le prix international est décerné à Louis Brunel pour « Mazarin ». Le prix d'interprétation féminine à Simone Signoret dans « Les chemins de la haute ville » (Room at the top). Gene Kelly est membre du jury présidé par Marcel Achard. André Malraux est le premier ministre de la culture présent au festival.

1960-1970

1960 : présidence de Georges Simenon
La Palme d'Or pour ce 13e festival est attribuée à « Dolce Vita » (douceur de vivre) de Federico Fellini, Italia. Le prix d'interprétation féminine à Melina Mercouri pour « Never on Sunday », ex aequo avec Jeanne Moreau pour « Moderato cantabile ».

1961 : présidence de Jean Giono
Aux côtés de Jean Giono pour ce 14e festival international du film se trouvent Edouard Molinaro et Serge Youtkevitch. La Palme d'Or est remise ex aequo à « Une aussi Longue absence » de Henri Colpi et à « Viridina » de Luis Bunuel.

1962 : Naissance de la semaine internationale de la critique
La semaine internationale de la critique a pour but d'encourager les premières et deuxièmes oeuvres des cinéastes du monde entier. Un grand prix de la semaine internationale de la critique est décerné par les journalistes et critiques de cinéma à l'un des sept longs métrages et courts métrages. La 15e édition du festival remet la Palme d'Or à « La parole donnée » d'Anselmo duarte.

1963 : la Palme d'Or revient au film « Le guépard »
La présidence du jury de ce 16e festival est assurée par Armand Salacrou. La Palme d'Or est décernée au film « Le guépard » de Luchiano Visconti avec Alain Delon, Burt Lancaster et Claudia Cardinale.

1964 : le président du jury est Fritz Lang
Le conseil d'administration cesse la remise de la Palme d'Or pour revenir à la version précédente des grands prix. Le Grand prix est remis au film « Les parapluies de Cherbourg » de Jacques Demy avec Catherine Deneuve et Nino Castelnuovo.

1965 : hommage à Jean Cocteau
Les organisateurs de cette 18e édition décident de rendre hommage à Jean Cocteau décédé le 11 octobre 1963 en le nommant président d'honneur à vie. Pour la première fois, une femme est nommée présidente du jury : Olivia de Havilland. Le Grand prix est décerné à « Le knack et comment l'avoir » de Richard Lester.

1966 : présidence de Sophia Loren
Le jury de cette 19e édition est composé de Jean Giono, Marcel Achard, Marcel Pagnol, Peter Ustinov, Maurice Genevoix, André Maurois, Richard Lester et Denis Marion sous la présidence de Sophia Loren qui quittera Cannes au bout de quatre jours pour tourner une scène à Londres sous la direction de Charlie Chaplin. Sous les remontrances de la direction du festival, elle rattrape son retard lors de projections spéciales de nuit. Le Grand prix du festival de Cannes est décerné ex aequo à Claude Lelouch pour « Un homme et une femme » avec Anouk Aimée et Jean Louis Trintignant et à Pietro Germi pour « Ces messieurs dames » (Signore e signori).

1967 : 20e édition du festival de Cannes
Shirley Mac Laine, Claude Lelouch, Vincente Minelli font partie du jury présidée par Alessandro Blasetti. Le Grand prix est décerné à Michelangelo Antonioni pour « Blow up », England et Italy.

1968 : la 21e édition du festival de Cannes souffre
Les séances de projection sont souvent annulées du fait de l'occupation des salles par les étudiants qui manifestent. Le 14 mai, les étudiants envahissent le Palais des festivals. Le 17 mai, Jean Gabriel Albiccoco, François Truffaut, Jean Luc Godard, Claude Lelouch, Louis Malle, Jean Pierre Leaud et Roman Polanski se joignent aux étudiants. Jean Luc Godard et François Truffaut s'accrochent aux rideaux d'une scène pour empêcher une projection. En signe de solidarité, Alain Resnais, Carlos Saura et Milos Forman se retirent de la compétition officielle. Le Palais des festivals devient un enjeu politique, les organisateurs annulent cette 21e édition le 19 mai.

1969 : création par Pierre Henri Deleau de « La quinzaine des réalisateurs »
C'est à la suite des évènements de mai 68 qu'est créée « la quinzaine des réalisateurs ». Cette création à pour vocation de présenter des films étrangers de cinéastes inconnus. Cette première organisation de la Quinzaine des réalisateurs se fait très rapidement car il ne reste que deux mois avant l'ouverture de cette 22e édition du festival de Cannes. Soixante longs métrages et vingt courts métrages sont présentés gracieusement à un public venu en nombre et ravi de cette nouveauté. Cette initiative est un succès, les distributeurs de films sont ravis de pouvoir assister en un même lieu et en aussi peu de temps à autant de films de réalisateurs inconnus et souvent talentueux. Le Grand prix du festival est décerné à « If » de Lindsay Anderson, Angleterre. Le prix d'interprétation masculine revient à Jean Louis Trintignant.

1970 : 23e édition du festival de Cannes
Le grand prix est décerné à Robert Altman pour son film « Mash ». Le prix spécial du jury revient à Elio Petri (Italy) pour « Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon ». Le prix d'interprétation feminine va à Ottavia Piccolo dans « Metello » de Mauro Bolognini, Italie et le prix d'interprétation masculine est décerné à Marcello Mastroïanni dans « Drame de la jalousie » d'Ettore Scola, Italy.

1971-1980

1971 : le festival international du film de Cannes fête ses 25 ans
A cette occasion Charlie Chaplin se voit remettre la légion d'honneur. La présidence de cette édition est assurée par Michèle Morgan. Le prix du 25e anniversaire du festival est décerné à « Mort à Venise » de Luchiano Visconti, Italy.

1972 : une décision qui change beaucoup
La direction du festival décide de choisir librement les films qu'elle souhaite présenter. Auparavant, les films étaient présélectionnés et présentés par le pays d'origine. Cette décision est exemplaire puisque d'autres festivals adopteront cette excellente initiative. Maurice Bessy, directeur de cinémonde, de la revue « Le film français », auteur de dictionnaires de cinéma, scénariste et journaliste ayant réalisé des monographies sur Orson Wells puis Charlie Chaplin est nommé délégué général à la place de Robert Favre le Bret lui même nommé président du festival international du film de Cannes. Le grand prix ex aequo est décerné à « La classe ouvrière va au paradis » de Elio Pétri et à « L'affaire Mattei » de Francesco Rossi.

1973 : ex aequo pour le Grand prix
Le Grand prix de la 26e édition est décerné ex aequo à « L'épouvantail » de Jerry Schatzberg (USA) et à « La méprise » d'Alan Bridges (Angleterre). Le Grand prix spécial du jury va à « La maman et la putain » de Jean Eustache, France. « La nuit américaine » de François Truffaut triomphe hors compétition. François Truffaut se réconcilie avec le festival où il avait été incompris neuf ans auparavant avec son film « La peau douce » en sélection officielle. Le film « La grande bouffe » de Marco Ferreri provoque un scandale à l'issue de sa projection, la presse assassine le film. A ce sujet Philippe Noiret répond : « nous tendions un miroir aux gens et ils n'ont pas aimé se voir dedans. C'est révélateur d'une grande connerie ». Le film « La maman et la putain » provoque également de grande controverse à cause de dialogues perçus comme vulgaires. Le Grand prix du jury lui est pourtant attribué, le jury était sous la présidence d'Ingrid Bergman.

1974 : le Grand prix est décerné à « Conversation secrète » de Francis Ford Coppola
Le prix spécial du jury est remporté par « Les mille et une nuits » de Pier Paulo Pasolini. Le prix d'interprétation masculine va à Jack Nicholson pour « La dernière corvée » d'Hal Ashby, USA et le prix d'interprétation féminine revient à Marie José Nat, dans « Les violons du bal » de Michel Drach, France. La présidence du jury était assurée par René Clair.

1975 : la Palme d'Or fait son retour après avoir été absente depuis 1964
Maurice Bessy, délégué général propose trois sections officielles hors compétition : Le Passé Composé qui projette des films sur le montage cinématographique. Les Yeux Fertiles qui fait la promotion de films concernant d'autres arts. L'Air Du Temps qui présente des documentaires d'actualité. La Palme d'Or fait son retour après avoir été absente depuis 1964. La Palme d'Or et le Grand prix ont la même valeur symbolique quant à l'attribution d'une récompense. Toutefois, le festival souffre d'une image médiatique qui ne récompense pas assez le cinéma innovant. Désormais les deux prix subsistent ensemble : la Palme d'Or est décernée au meilleur film grand public et le Grand prix spécial (puis le Grand prix en 1990) attribué au film le plus novateur. Pour la première fois un attentat à lieu dans le Palais des festivals et des congrès, l'explosion ne fait aucune victime. Cet attentat était « l'oeuvre » du comité du lutte populaire contre la perversion du peuple.

1976 : prix spécial du jury pour « Cria cuervos » de Carlos Saura
La Palme d'Or est décernée à « Taxi Driver » de Martin Scorsese avec Robert Deniro, Cybill Shepherd, Joddie Foster et Harvey Keitel. Le prix spécial du jury à « Cria cuervos » de Carlos Saura, ex aequo avec « La marquise d'O » d'Eric Rohmer, RFA. Costa Gavras fait partie du jury présidé par Tennessee Williams.

1977 : la Palme d'Or est décernée à « Padre padrone » de Paolo et Vittorio Taviani
Le prix du jury revient au film « Les duellistes » de Ridley Scott, Angleterre. Roberto Rosselini est alors le président du jury. Robert Favre Le Bret désapprouve les choix du jury et refuse de se présenter pour la cérémonie de clôture.

1978 : le prix de la caméra d'or
Gilles Jacobs devient délégué général du festival international du film de Cannes. Il créer le prix de la Caméra d'Or pour récompenser le meilleur premier film issu de La Semaine Internationale de la Critique, de La Quinzaine des Réalisateurs et de la Sélection Officielle. Gilles Jacob crée également la sélection « Un Certain Regard ». La présidence du jury est assurée par Alan J. Pakula. La Palme d'Or est remise à « L'arbre aux sabots » d'Ermanno Olmi et le Grand prix spécial du jury est décerné ex aequo à « Rêve de singe » de Marco Ferreri et « Le cri du sorcier » (The shout) de Jerry Skolimowski.

1979 : Françoise Sagan à la présidence du jury
Le jury de cette 32e édition du festival international du film de Cannes est sous la présidence de Françoise Sagan. La Palme d'Or est décernée ex aequo à « Apocalypse now » de Francis Ford Coppola et « Le tambour » de Volker Schlöndorff. Le Grand prix spécial du jury est remis à « Siberiade » d'Andrei Mikhalhov-Kontchaloski. Plusieurs mois après le festival de Cannes, Françoise Sagan exprime dans la presse la façon dont la direction du festival a fait pression sur le jury pour que « Apocalypse now » soit palmé.

1980 : Le jury est présidé par Kirk Douglas
Le marché international du film a un nouveau directeur délégué, Michel Bonnet assisté de Marcel Lathière comme co-directeur. La Palme d'Or est décernée ex aequo à « All that jazz » de Bob Fosse avec Jessica Lange et Roy Scheider et au film « Kagemusha » d'Akira Kurosawa. L'anecdote de cette année est qu'en fait c'était le scénariste et metteur en scène de théâtre allemand Douglas Sirk qui était initialement pressenti pour présider le jury mais une « négligence » administrative en a décidé autrement.

1981-1990

1981 : 34e édition du festival de Cannes
La Palme d'Or de cette 34e édition est remise à « L'homme de fer » (Czlowiek zelaza) d'Andrzej Wajda, Pologne. L'anecdote révèle que le film a été sélectionné alors que la compétition avait déjà commencé. Le jury est présidé par Jacques Deray et le Grand prix spécial du jury va à « Light years away » d'Alain Tanner.

1982 : 35e édition du festival
La Palme d'Or est décernée ex aequo à « Yol » de Yilmaz Guney, Turquie et à « Missing » de Costa Gavras, Etats-Unis. La présidence du jury est assurée par Giorgio Strehler, Géraldine Chaplin et Jean Jacques Annaud font partie du jury.

1983 : inauguration du nouveau Palais des festivals
Ce 36e festival international du film de Cannes est l'occasion d'inaugurer le nouveau Palais des festivals et des congrès sur l'esplanade Georges Pompidou. La Palme d'Or est décernée à « La ballade de Narayama » de Shohei Imamura. Le Grand prix spécial du jury revient à « Monty Python : le sens de la vie » de Terry Jones. Les photographes se mettent en grève en déposant leurs appareils photos sur le tapis rouge des marches. Cette manifestation symbolique est en réponse à la star Isabelle Adjani qui refuse de participer à la conférence de presse pour « L'été meurtrier ».

1984 : Pierre Viot devient le nouveau président du festival international du film de Cannes
Robert Favre Le Bret devient président d'honneur, la Palme d'Or est remise à « Paris Texas » de Wim Wenders. Le président du jury est Dirk Bogarde. Ennio Morricone, Isabelle Huppert, Franco Cristaldi, Michel Deville et Stanley Donen font partie du jury.

1985 : la naissance du prix Roberto Rosselini
Le festival se dote d'un nouveau secrétaire général, Michel Bonnet. Cette 38e édition voit la naissance du prix Roberto Rosselini attribué uniquement à des réalisateurs respectant la mémoire humaniste de Roberto Rosselini. La présidence du jury de cette édition est assurée par le réalisateur Milos Forman. La Palme d'Or est décernée à « Papa est en voyages d'affaires » (Otac. na sluzbenou putu) d'Emir Kusturica. Le Grand prix du jury revient à « Birdy » d'Alan Parker. Cette année là, un journaliste belge s'en prend à Jean Luc Godard venu présenter son film « Détective » en lui envoyant une tarte à la chantilly en pleine figure.

1986 : Sydney Pollack préside le jury
La Palme d'Or est remise à « Mission » (The mission) de Roland Joffé. Le Grand prix spécial du jury est attribué à « Le sacrifice » d'Andrei Tarkovski. Le prix de la mise en scène revient à Martin Scorsese pour son film « After hours » et le prix d'interprétation masculine va à Michel Blanc pour « Tenue de soirée » de Bertrand Blier.

1987 : 40e anniversaire du festival international du film de Cannes
Le film « Les yeux noirs » de Nikita Mikhaikov était favori. Mais au sein du jury, Elem klimov a menacé de provoquer un scandale et de démissionner du jury si Nikita Mikhaikov était récompensée. La Palme d'Or est décernée à Maurice Pialat pour « Sous le soleil de satan ». Le Grand prix du jury revient à « Yeelen » (la lumière) de Souleymane Cissé (Mali). Yves Montant assure la présidence du jury longs métrages. Lors de la remise du prix à Soulemane Cissé, un inconnu s'empare du micro et affirme « alors sale nègre, quel effet ça te fait d'avoir un prix ? ». Le réalisateur Malien lui arrache le micro et lui lance en pleine figure. Lorsque Maurice Pialat fût récompensé, il répond au public qui le hue, « Si vous ne m'aimez pas, sachez que je ne vous aime pas non plus ». Cette année, Lady Diana est en visite à Cannes et se promène sur la croisette sous les regards des passants et des photographes.

1988 : visite officielle de la Cicciolina à Cannes
Ettore Scola assure la présidence du jury long métrage. La Palme d'Or est décernée à « Pelle le conquérant » (Pelle erobreren) de Bille August, Danemark-suède. La Caméra d'or est attribuée à « Salaam bombay » de Mira Nair et le prix spécial du jury va à « Un monde à part » de Chris Menges. Cette année voit la présence très remarquée de la députée Italienne Illona Staller en visite officielle. La députée à en effet une autre « casquette » : actrice pornographique sous le pseudonyme la Cicciolina.

1989 : la chute du mur de Berlin au coeur du festival
Cette 42e édition est placée sous le thème de la rencontre puisque c'est la chute du mur de Berlin et le bicentenaire de la révolution Française. Un film montage est réalisé avec des séquences en relation avec l'anniversaire, « La marseillaise » de Jean Renoir, « Liberté, égalité, choucroute » de Jean Yanne, « Napoléon » d'Abel Gance. Une centaine de réalisateurs de toute la planète sont présents pour célébrer « Cinéma et liberté ». La présidence du jury est assurée par Wim Wenders. La Palme d'Or est décernée à « Sexe, mensonge et vidéo » (Sex, lies and vidéotapes) de Steven Soderberg. Le Grand prix spécial à « Trop belle pour toi » de Bertrand blier, ex aequo avec « Nuovo cinéma paradiso » (Cinéma paradiso) de Guiseppe Tornatore.

1990 : le prix d'interprétation masculine pour Gérard Depardieu dans « Cyrano de bergerac »
La Palme d'Or est décernée à « Sailor et Lula » (Wild at heart) de David Lynch, USA. Le grand prix du jury récompense deux films ex aequo, « Tilaï » de Idrissa Ovedaougo, Burkina Faso et « L'aiguillon de la mort » de Kohei Oguri, Japon. La Caméra d'or à « Bouge pas, meurs, réssuscite » de Vitali Kanevski, Russie. Le prix d'interprétation masculine revient à Gérard Depardieu dans « Cyrano de bergerac » de Jean Paul Rappeneau, France. La présidence du jury est assurée par Bernardo Bertolucci.

1991-2000

1991 : inauguration de la Leçon de Cinéma
François Erlanbach devient secrétaire général du festival international du film de Cannes. La Leçon de Cinéma, une initiative de Gilles Jacob permet la découverte des métiers du cinéma dans un esprit de créativité et de dialogue. Le public peut écouter la vision et les conseils des plus grands artistes tels que Francesco Rossi, Wong Kar-Wai, Sydney Pollak, Stephen Fears ou encore Philippe Cassassus. La présidence du jury long métrage est assurée par Roman Polanski. Vangelis (musicien, Grèce), Alan Parker (réalisateur, England), Jean Paul Rappeneau (réalisateur) et Whopi Goldgerb (comédienne, Etats-Unis) sont membres du jury. La Palme d'Or est décernée à « Barton fink » d'Ethan et Joel Coen. Le Grand prix du jury revient à « La belle noiseuse » de Jacques Rivette et la Caméra d'or à « Toto le héros » de Jaco Van Dormaez.

1992 : 45e édition du festival de Cannes
Ce 45e anniversaire du festival voit la création d'une sélection officielle, « Cinéma de toujours », qui réunit moments forts du cinéma en hommage aux anciens. La section Perspective du cinéma français est remplacée par Cinéma en France. Gérard Depardieu préside le jury avec à ses côtés Carlo Di Palma (directeur photo, Italie), Jamie Lee Curtis (actrice, Etats-Unis), Pedro Almodovar (réalisateur, Espagne). La Palme d'Or est attribuée à Bill August, Suède pour son film « Les meilleures intentions ». Le Grand prix du jury est décerné à « Il ladro di bambini » de Gianni Amelo, Italia et la Camera d'or à « Mac » de John turturro, Etats-Unis.

1993 : la Palme d'Or revient pour la première fois à une femme
Pour la première fois, la Palme d'Or est attribuée à un film réalisé par une femme, « La leçon de piano » de Jane Campion. Le Grand prix du jury est attribué à « Si loin si proche » de Wim Wenders, Allemagne et la Camera d'or à « L'odeur de la papaye verte » de Tran Anh Hung, Viet Nam. Le président du jury long métrage est Louis Malle entouré entre autres de Claudia Cardinale (actrice, Italie), d'Emir Kusturica (réalisateur, Serbie) et Gary Oldman (acteur, England).

1994 : La Palme d'Or est décernée à « Pulp fiction » de Quentin Tarentino, Etats-Unis.
La présidence du jury de cette 47e édition est assurée par Clint Eastwood avec à ses côtés Catherine Deneuve comme vice présidente. Le Grand prix du jury est décerné au film « Soleil trompeur » de Nikita mikhalkov (Russie) ex aequo avec « Vivre ! » de Zhang Yimou (Chine). La Caméra d'or revient à « Petits arrangements avec les morts » de Pascale Ferran, France. Pour cette édition, le festival rend hommage à Federico Fellini. On peut également découvrir la présence de Gilles Jocob (délégué général du festival) dans le film de Michel Blanc « Grosse fatigue » projeté en compétition officielle. Lors de la remise finale des prix, le public siffle Quentin Tarentino pour « Pulp fiction », celui-ci répond par un superbe doigt d'honneur.

1995 : 48e édition du festival de Cannes
La présidence du jury long métrage est assurée par Jeanne Moreau (actrice, France). Vanessa Paradis interprète la chanson « Le tourbillon de la vie » qui fait partie de la bande originale du film « Jules et Jim », en honneur de la présidente du jury pour la cérémonie d'ouverture. La Palme d'Or est décernée à « Underground » d'Emir Kusturica, Serbie. Le Grand prix du jury revient au film « Le regard d'Ulysse » de Théo Angelopoulos, Grèce. La Camera d'or est décernée à Jafar Panahi, India pour « Le ballon blanc ». Le festival du film de Cannes innove avec Préludes qui sont des films courts projetés avant les films en compétition. Le président du festival Pierre Viot reçoit de la part de l'UNESCO la médaille Fellini. C'est Catherine Deneuve, ambassadrice de l'UNESCO qui symbolise la reconnaissance de ce travail en lui remettant cette médaille. Innovation cette année pour le grand public avec des projections de films issus de pays peu représentés habituellement, ces projections se font sur l'esplanade Pantiero face au vieux port de Cannes. Cette initiative de projections gratuites est à mettre sur le compte de la caisse centrale d'activités sociales des électriciens et gaziers, EDF-GDF.

1996 : création du site web officiel
Francis Ford Coppola (réalisateur, producteur) est le président du jury long métrage. La Palme d'Or de cette 49e édition est attribuée à « Secrets et mensonges » de Mike Leigh, Angleterre. Le Grand prix du jury revient à « Breaking the waves » de Lars Von Trier, Danemark et la Caméra d'or va à « Love serenade » de Shirley Barrett, Australie. Francis Ford Coppola, réalisateur et producteur est le président du jury long métrage comprenant entre autres Nathalie Baye (actrice), Greta Scacchi (actrice) et Henri Chapier (critique). Jérôme Paillard devient directeur délégué du marché du film de Cannes. Le festival se voulant être une vitrine de la modernité décide la création de son site web afin d'être technologiquement opérationnel en 1997 pour l'année du cinquantenaire.

1997 : célébration du cinquantenaire du festival international du film de Cannes
Isabelle Adjani (actrice et productrice) est présidente du jury long métrage. La Palme d'Or est décernée à « L'anguille » de Shohei Imamura ex aequo avec « Le goût de la cerise » d'Abbas Kiarostami. Le Grand prix du jury va à « De beaux lendemain » (the sweet hereafter) d'Atom Egoyan et la Camera d'or à « Moe no suzaku » de Naomi Kawase. Pour ce cinquantenaire, la « Palme des Palmes » est attribuée à Ingmar Bergman par tous les « Palmés d'or » présents à Cannes pour l'ensemble de son oeuvre.

1998 : relooking de la Palme d'Or
La Palme d'Or est décernée à « Mia eoniotita ke mia mera » (l'éternité et un jour) de Théo Angelopoulos. Le Grand prix du jury va à « La vie est belle » de Roberto Benigni. Le président du jury est Martin Scorsese entouré d'Alain Corneau (réalisateur), Chiara Mastroianni (comédienne), Mc Solar (chanteur), Sigourney Weaver, Zoe Valdes (écrivain, cuba) et Lena Olin (comédienne, Suède). La Palme d'Or est relookée par la société Chopard qui est le partenaire officiel du festival. Le socle de cristal remplace celui en terre cuite. On note également la naissance de Cinéfondation grâce à Gilles Jacob dans le but d'encourager l'art cinématographique, l'arrivée de jeunes cinéastes et la création d'un jury pour les courts métrages en compétition et les trois meilleures projections de la Cinéfondation.

1999 : la Palme d'Or est décernée à « Rosetta » de Jean Pierre et Luc Dardenne
Le prix du jury va à « La lettre » de Manuel de Oliveira et le Grand prix à « L'humanité » de Bruno Dumont. Le prix de la mise en scène revient à Pedro Almodovar pour son film « Tout sur ma mère » (Todo sobre mi madre). Le président du jury est David Cronenberg (réalisateur Canadien), à ses côtés on trouve André Téchiné, Barbara Hendricks, Dominique Blanc, Holly Hunter et Jeff Goldblum. Cinéfondation crée son association pour assister l'objectif initial, chaque année quelques réalisateurs sont accueillis à Cannes. La Cinéfondation met à disposition un logement sur Paris, une aide professionnelle et un accès gratuit à certaines salles sur la capitale. Les cinémas africains et noir américains sont présentés sur l'esplanade Pantiero dans le cadre de la caisse centrale d'actions sociales des électriciens et gaziers, EDF-GDF. Deux films se distinguent, « Sans papier » de Jacques Kébadian et le film « Victor Schoelcher et l'abolition de l'esclavage » de Paul Vecchiali.

2000 : la Palme d'Or revient à « Dancer in the dark »
Gilles Jacob est nommé président du festival, Véronique Cayla est nommée directrice générale, Thierry Frémaux est nommé délégué artistique et Pierre Viot est nommé président de la cinéfondation. La Palme d'Or est attribuée à « Dancer in the dark » de Lars Von Trier avec Björk, Catherine Deneuve et Jean Marc Barr. Le Grand prix revient à « Guizi lai le » (Devil on the door step) de Jian Wen. Luc Besson est président du jury, à ses côtés se trouvent Kristin Scott-Thomas et Nicole Garcia pour ne citer qu'eux.

2001-2008

2001 : 54e édition du festival de Cannes
La Palme d'Or est attribuée à « La chambre du fils » (Stanza del figlio) de Nanni Moretti. Le Grand prix au film « La pianiste » de Michel Haneke et le prix de la mise en scène ex aequo pour « The barber : l'homme qui n'était pas là » de Joel Coen et « Mulholland drive » de David Lynch. La présidence du jury est assurée par Liv Ullman (comédienne) avec à ses côtés Charlotte Gainsbourg (comédienne), Mathieu Kassovitz (réalisateur) et Sandrine Kiberlain (comédienne).

2002 : le festival de Cannes est le festival de cinéma le plus médiatisé au monde
Le festival international du film de Cannes (FIF) est devenu le festival de cinéma le plus médiatisé au monde. La direction décide de lui donner l'appellation officielle de « FESTIVAL DE CANNES ». La Palme d'Or de cette 55e édition est attribuée au film « le pianiste » (The pianiste) de Roman Polanski. Le Grand prix du jury revient à « L'homme sans passé » (Mies vailla menneisyytta) d'Aki Kaurismaki. La présidence du jury est assurée par David Lynch avec à ses côtés Sharon Stone, Régis Wargnier, Claude Miller, Michelle Yeoh et Walter Salles. Woody Allen est l'invité d'honneur du festival, il reçoit la « Palme des Palmes ». Gilles Jacob, président du festival de Cannes présente « Histoire de Festival » avec des films montés à partir d'archives sur les grands moments du festival. Pour l'occasion, des projections tout public en plein air ont lieu sur les plages de la Croisette.

2003 : présence de vingt cinq ministres au festival
La Palme d'Or est décernée à « Eléphant » de Gus Van Sant. Le Grand prix du jury revient à « Uzak » de Nuri Bilge Ceylan, Turquie. Le président du jury est Patrice Chéreau (réalisateur et metteur en scène de théâtre) avec à ses côtés Karine Viard, Meg Ryan, Jean Rochefort et Aishwarya Rai (india). Dans la continuité de « La Leçon de Cinéma » en 1991, Nicola Piovani, pianiste, chef d'orchestre et compositeur, inaugure « La Leçon de Musique ». Dans le cadre « Des Nouveaux Espaces du Cinéma Européen », vingt cinq ministres de la culture des pays membres de la communauté européenne (CEE) sont présents au festival. De nombreux moyens de sécurité sont déployés : croiseur dans la baie de Cannes, hélicoptère de l'armée en supplément des moyens habituels, gardes du corps et CRS donnent à l'évènement une tournure quelque peu surréaliste. Le marché du film projette plus de 5000 films, compte un millier de participants issus plus de cent pays.

2004 : le grand prix revient à « Old Boy » de Park Chan-Wook
La Palme de cette 57e édition est décernée à « Fahrenheit 9/11 » de Michäel Moore. La présidence du jury est assurée par Quentin Tarentino avec à ses côtés Emmanuelle Béart (actrice), Kathleen Turner, Benoit Poelvoorde et Tilda Swinton. Quentin Tarentino est soupçonné de partialité pour avoir attribué la Palme d'Or à Michael Moore pour « Fahrenheit 9/11 ». Lors d'une interview surprise à laquelle Benoit Poelvoorde accepte de se livrer alors qu'il effectue un footing récupérateur, ce dernier explique « on ne peut pas reprocher à Quentin Tarentino d'avoir un coeur, d'aimer les gens, et la vérité... ». Après « Les Leçons du Cinéma » puis « Les Leçons de Musique », C'est la « Leçon d'Acteur » qui fait son apparition. Le public est directement au contact des stars qui enseignent et se livrent aux questions des intéressés. C'est également l'année de naissance de « Cannes Classic's » dont l'objectif est la mise en valeur des films du passé pour prolonger leur longévité en DVD, en salles et cinémathèques. C'est un film de Robert Enrico « Les aventuriers » avec Alain Delon et Lino Ventura qui honore cette ouverture. Les Dj's Fred Elallouf, Trouble Makers et Howie B sont présents chaque soir pour mixer sur les bandes originales de films. Ces mix surprises se déroulent sur les plages au bonheur du public se promenant sur la Croisette.

2005 : inauguration de « Tous les cinémas du Monde »
La Palme d'Or pour cette édition revient à « L'enfant» des frères Luc et Jean-Pierre Dardenne. Le Grand prix du jury va à « Broken flowers » de Jim Jarmusch. La présidence du jury est assurée par Emir Kusturica (réalisateur serbe) avec à ses côtés Salma Hayek (actrice, Mexique), Agnès Varda (réalisateur, France), Fatih Akin (réalisateur, Allemagne) et Javier Bardem. Le ministre de la culture et de la communication, Renaud Donnedieu de Vabres remet les insignes de Commandeur dans l'ordre de la légion d'honneur à Gilles Jacob en reconnaissance d'une carrière consacrée au cinéma. Gilles Jacob fait officier des Arts et des lettres Sharon Stone. Cinéfondation crée l'atelier du festival dans l'objectif d'aider des cinéastes du monde entier à trouver des producteurs pendant la durée du festival de Cannes. C'est également l'inauguration de « Tous les cinémas du Monde » qui consiste à présenter dans une nouvelle salle du village international, en fonction des pays retenus, des oeuvres cinématographiques d'horizons différents.

2006 : le sein de Sophie Marceau
La Palme d'Or est décernée à « Le vent se lève » de Ken Loach. Le Grand prix va à « Flandres » de Bruno Dumont et le prix du scénario à « Volver » de Pedro Almodovar. Le prix d'interprétation masculine collectif revient à Jamel Debbouze, Samy Naceri, Roschdy Zem, Sami Bouajila et Bernard Blancan dans le film « Indigènes » de Rachid Bouchareb. La présidence du jury est assurée par Wong Kar-Wai avec à ses côtés Monica Bellucci, Samuel Jackson et Patrice Leconte. Le film « Da Vinci code » de Ron Howard en présentation hors compétition fait l'objet de toutes les intrigues et suscite une fébrilité ambiante plus que perceptible. Des associations catholiques militent contre ce film et s'attaquent violemment aux affiches du film exposées sur la Croisette. En effet, le Vatican condamne les faits et événements de ce film. La menace est telle que le recours à un double convoi est évoqué pour le transport de l'équipe du film, pour déjouer d'éventuelles représailles. Paradoxe de l'église et du Vatican qui conteste les faits du film alors qu'au seing même des évêchés et de façon parcellaire, le rite païen tel qu'au Sainte Marie de la mer pour la Sainte Sarah est célébré. L'évènement anecdotique et involontaire de ce festival de Cannes est la perte d'une bretelle de la robe de Sophie Marceau au pied des marches rouges, laissant apparaître un sein... Les photos font le tour du monde.

2007 : 60e anniversaire du festival de Cannes
Pour l'événement, trente-trois grands cinéastes créent un film « Chacun son Cinéma » avec la réalisation de trois minutes de court métrage chacun sur le thème d'une salle de cinéma. La Palme d'Or est décernée à « 4 mois, 3 semaines, 2 jours » de Cristian Mungiu, Roumanie. Le Grand prix du jury revient à « La forêt de Mogari » de Naomi Kawase (Japon). La présidence du jury est assurée par Stephen Frears (réalisateur) avec à ses côtés Michel Piccoli, Maria de Medeiros, Toni Colette, Maggie Cheung (hong kong) et Orhan Pamuk (Turquie). Un hommage est rendu à Henri Fonda avec la projection de « Douze hommes en colère » en présence de Jane Fonda. Pour l'ouverture de ce 60e festival, un débat conférence est ouvert sur les enjeux et l'évolution du cinéma face à l'évolution des nouvelles technologies et aux comportements des spectateurs. Bernard Thibault, premier secrétaire de la confédération générale du travail (CGT) est invité pour cet anniversaire. Il faut rappeler que l'histoire du festival de Cannes et de la CGT est très liée depuis la création en 1946 : c'est en partie grâce à ce syndicat qu'a pu se réaliser la première édition d'après guerre alors que les moyens financiers étaient encore très modestes. Luc Besson crée « Le festival Cannes et banlieues », avec l'objectif d'organiser la projection de films officielles dans des villes de banlieues parisiennes. Le slogan de Luc Besson est « Si tu ne peux pas aller à Cannes, c'est Cannes qui viendra à toi ».

2008 : hommage à Manoel de Oliveira
La Palme d'Or est décernée au film « Entre les murs » de Laurent Canet. Le Grand prix à « Gomorra » de Matteo Garrone. La présidence du jury est assurée par Sean Penn avec à ses cotés Rachid Bouchareb, Natalie Portman, Alfonso Cuaron et Jeanne Balibar. Pour ce 61e festival un hommage est rendu à Manoel de Oliveira, réalisateur, scénariste, acteur et producteur portuguais qui a été écarté du cinéma pendant trente ans par la dictature de Salazar. Par la suite Manoel de Oliveira dirigea John Malkovich, Catherine Deneuve, Marcello Mastroianni ou encore Michel Piccoli.

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